Le Salon de Printemps a eu le courage de reprendre l'an dernier dans son magazine notre article sur l'édition 2011, où nous dénoncions clairement un jury figé, avec son président qui a tous les ans une cimaise dans l'exposition, heureusement qu'il n'a pas 125ans! Nous remarquions également que, alors qu'on nous avait promis la révolution, 70% des artistes qui y exposaient étaient sélectionnées tous les ans et que chaque année on voyait le même accrochage, identique aux autres salons qui ont lieu régulièrement au Palais Bondy.
Cette année, avec 10 exposants de moins que l'années dernière, avec 20 artistes nouveaux sur 65 dans la sélection et toute la bonne volonté de Jean-Jacques Cesbron, le président du salon, est-ce que la révolution promise est en marche? Comme l'an dernier nous dirions que non. Même lieu, inaccessible aux personnes à mobilité réduite, même disposition des panneaux d'accrochage, même public, l'entrée payante...
Pendant trois semaines au mois de mars, nous avons eu le plaisir de présenter au public lyonnais les oeuvres de Philippe Aïni et nous avons occupé l'Espace Artichaut avec une 60aine de peintures et sculptures. Plus que de nous préoccuper des ventes, nous avons accueilli et écouté un nombreux public lyonnais qui nous a largement remercié d'avoir osé proposer une exposition d'art contemporain d'une telle émotion. Que nous dit aussi ce public? Qu'aujourd'hui à Lyon on se contente d'exposer des "lyonnaiseries"... Il semblerait que l'art à Lyon se soit arrêtée à l'Ecole lyonnaise des années '50.
Et si vous nous direz que la critique est facile, mais au Salon de Printemps tout n'est pas à rejeter! Un peu plus de facilité à circuler dans l'exposition et moins de répétition au niveau des styles exposés rendent la visite plus pratique, mais dommage l'entrée est toujours payante... Nous saluons la présence d'une nouvelle artiste, JANKA, qui nous offre un univers sensible, original et décalé (photo ci-contre). Dans la mouvance singulière, Tardivo, présenté par la Galerie Estades, est une surprise. Mais nous regrettons que Jean-Luc Pasinetti et France Gignoux, deux artistes que nous avions remarqué en 2011, ne se soit point renouvelés cette année.
En conclusion, le président du salon, intransigeant sur le mot "qualité", comprendre esthétique, a encore du travail pour nous offrir enfin l'Emotion et la Révolution... A l'année prochaine!
Salon de Printemps
du 20 mars au 5 avril 2012
20 Quai Bondy 69005 Lyon