Nous, Actuartlyon, malgré toutes les querelles et les chroniques que suscite cet art contemporain, nous reprenons ce que de grands noms ont pu dire ou écrire de l'art, qui nous semble être des approches pertinentes de ce que peut être l'art contemporain aujourd'hui. Les phrases qui suivent sont tirées du livre "Découvrir et comprendre l'art contemporain" d'Alain Bourdie.
"Le new-yorkais Jean-Michel Basquiat rejette lui aussi toute forme de culture savante, d'académisme, de "beaux arts", pour puiser à la source dépréciée de "l'art des rues", à l'esthétique sauvage du graffiti.
Peindre, pour Jean-Michel Basquiat, ce n'est pas produire un brillant exercice de style, c'est céder à une urgence. C'est rendre visible par un alphabet personnel de signes, formes, textes, traces, sa présence incertaine et douloureuse au monde. La fracture est brutale, frénétique, généreuse aussi, mais nécessairement sacrilège à la bienséance artistique.
L'acte de révolte l'emporte sur le résultat esthétique. Des corps (ici le sien) brossés à la hâte, sans souci d'exactitude anatomique, sabrés, disloqués et chargés d'une énergie souvent terrible, agissent dans des espaces approximatifs et fractionnés. Le brouillage formel des compositions nous dit sans doute quelque chose du désarroi intérieur de l'artiste livré à ses fantômes et ses terreurs: le souvenir obsédant et traumatique d'un accident de la route à l'âge de 7 ans, l'abus de drogues dures dont il mourra prématurément à l'âge de 27 ans, ou encore et surtout les souffrances liées à sa condition d'artiste noir exclu. Le pseudonyme qu'il a choisi pour signer ses oeuvres en dit long à lui seul sur l'esprit dans lequel se trouve Jean-Michel Basquiat: SAMO (same old shit).
L'impact de vérité qui se dégage de ces toiles souvent immenses (et par ailleurs d'une grande richesse palstique) est tellement puissant que le spectateur peut s'en trouver physiquement destabilisé, ébranlé sur ses bases artistiques et humaines."
Philippe Aïni, destin surprenant, commence sa carrière à peu près au moment où Jean-Michel Basquiat disparaît. Et Aïni nous déclare "être créateur, c'est remuer le monde, cela se fait dans la souffrance, ce n'est jamais facile". C'est à New-York que Aïni, un jour, se mit à faire des signes: "il faut que je crée un discour, ma propre langue, des images de surface recouvertes de signes sont apparus". Autodidacte, Aïni, n'ayant aucune formation artistique, refuse la culture imposée, et il dit "la création, c'est entendre pousser ses poils, c'est-à-dire s'écouter et faire, réinventer le croire."
Etonnante déclaration de Jean-Michel Basquiat sur sa manière de concevoir la création, étonnant discours de Philippe Aïni quelques années plus tard! Alors qu'est ce que l'art comtemporain ? Un cri ? Ou un regard différent, porté sur ce monde qui nous dépasse ? A vous d' en juger !!!
D'ailleurs à l' Espace Artichaut, 2 PLace du Petit Collège 69005 Lyon (Vieux Lyon - rue du Boeuf - Musées Gadagne) nous vous invitons à venir vous confronter jusqu'au 18 mars à cette approche de l'art contemporain, durant les deux expositions qui présentent le travail de cet artiste absolument unique.
- Première rétrospective hors normes :
Le pape de l’art singulier à Lyon : Louis Chabaud, 50 ans de création hors normes !
avec Philippe Aïni, oeuvres 1998-2009
Exposition du 1er au 26 février 2012
COMMUNIQUE DE PRESSE
- Après Hambourg, avant Berlin et New York, escale à Lyon!
Philippe Aïni, le sculpteur à la bourre à matelas : œuvres récentes 2006-2011
Exposition du 28 février au 18 mars 2012
vernissage le samedi 3 mars 2012 à partir de 18
COMMUNIQUE DE PRESSE