Vidéo Tribune de Lyon 12 octobre 2011:
Encore une fois, le Marché de la Création intéresse la presse lyonnaise, non pas pour son souhaitable dynamisme, mais pour la polémique suscitée par la commission de séléction. La presse reprend l'"affaire Martha Melikian" dans un article paru lundi dernier dans le Progres et hier dans La Tribune de Lyon. Mais quel est le problème?
D'après l'enquête menée par le journaliste du Progrès, il semblerait que la Ville de Lyon délègue tout le pouvoir décisionnaire à la commission de séléction. Jean-Luc Mérigot, le président de l'association "Le quai des artistes" qui regroupe une certaine majorité d'exposants du marché, semble adopter la même position.
Règlement du Marché de la Création
Nous avons lu de nouveau le règlement pour avoir la confirmation que cette commission de sélection a pour fonction de s'assurer de l'authenticité des oeuvres et de l'originalité du travail exposé. Elle a aussi pour mission, lors du renouvellement des autorisations, de s'assurer que le travail des artistes a évolué, et, à ce titre, elle donne un avis aux personnes qui prennent la décision d'accorder ou non une autorisation pour obtenir une place sur le marché. Et, à lire l'article 4 du dit règlement, la seule personne habilitée à accorder cette autorisation serait l'Adjoint à la DECA, aujourd'hui Marie-Odile Fondeur:
"Le procès-verbal de l'avis de la commission sera transmis à l’Adjoint au Commerce et Artisanat, Développement Economique, Promotion du Modèle Lyonnais, lequel communiquera sa décision d’attribution d’un emplacement en vertu de son arrêté de délégation."
L'adjointe peut très bien prendre la décision de donner une autorisation à Martha Melikian d'exposer sur le marché, puisque la commission lui a assuré que ce sont bien des oeuvres originales, même si elle manque peut-être de "technicité". Jean-Luc Mérigot lui-même soulève une possibilité que, pour régler ce problème, il pourrait y avoir "une solution amiable".
Alors qu'aujourd'hui nous constatons qu'il y a toujours un nombre assez important de places libres sur le marché, que pour Martha Melikian, RMIste, le Marché de la Création est un véritable tremplin professionnel, d'ailleurs chaque fois qu'elle a exposé le public a répondu présent en achetant ses oeuvres, cette autorisation serait pour tous une démonstration de l'apaisement de tous les conflits qu'ont pu naître sur le marché.
Nous tenons à rappeler ici que Martha Melikian, comme elle nous l'a confié, a saisi le Tribunal administratif non pas pour dénoncer le rôle de la commission, mais tout simpement, comme le prévoit le règlement, pour que le 1er et 2ème rappel, tels qu'ils sont inscrits dans tous les règlements des Marchés de France, soient effectués, pour que toutes les places de ce marché soient occupées.
En conclusion, si l'ensemble des acteurs de ce marché "se renvoient la balle" sur le rôle de la commission, encore une fois cette commission deviendrait une forme d'Inquisition, de censure, rôle qui a priori elle ne joue pas et qui n'est pas inscrit dans ses statuts. Que chacun prenne ses responsabiliés et enfin s'apaisent sur ce marché tous les conflits qui touchent d'ailleurs d'autres artistes, car nous ne sommes pas sans ignorer que nous sommes au milieu d'une grande crise finanicère et d'une grande crise de l'art, les artises nous confiant que pour la première fois depuis 20 ans ils ne vendaient rien, ou si peu, et leurs inquiétudes sont grandes.