Courbet interprété en fils de soie, un grand paysage composé de centaines de petits coquillages, des fontaines à eau turquoise qui libère ses bulles, des bribes de poèmes accrochées à des branches, voilà ce que quatre artistes offrent au grand public à l'Espace Berthelot jusqu'à demain, 3 novembre 2010. Gérard Cotte, France Gignoux, Monic Maccio et Nicole Maccio-Vergnaud nous proposent autre chose que le classique accrochage de tableaux sans cohérence sémantique, une surprise très agréable que nous applaudissons vivement.
Ancien peintre sur soie, élève de René Chancrin à l'Ecole des Beaux Arts de Lyon, GERARD COTTE tire son matériau plastique de ses anciens foulards peints qu'il frange depuis des années. Le fil de soie ou de laine est collé, assemblé, tressé pour une construction parfois figurative comme cette intérprétation de L'origine du monde de Gustave Courbet.
FRANCE GIGNOUX, ancienne professeure de Lettres, trouve sa "pâte" dans les plages françaises méditerranéennes ou atlantiques: le coquillage, dans toute sa splendeur chromatique et morphologique. Elle aime à assembler, tel un Arcimboldo, ces petits tourbillons minéraux, qui contribuent chacun à sa manière à l'objet de sens final (ex. ci-contre: Paysage, 140/100).
MONIC MACCIO, artiste pluridisciplinaire, peint avec de l'huile et du pastel sur toile, carton d'emballage, tapis de souris ou carreaux de verre. "Ces dernières années, je fais danser du sable sur des toiles blanches parfois avec des personnages en bois accrochés fragilement à la toile, sable ramené de mes voyages et de ceux de mes amis."
Sociologue, créatrice d'une société qui réalise des "sculptures d'eau"* et passionnée de Baudelaire et Brel, NICOLE MACCIO-VERGNAUD ne conçoit pas la vie sans poésie, la poésie des mots, des couleurs, des textures. Ses objets poétiques, dans lesquels le texte, l'image et l'objet fusionnent, sont souvent des réflexions à teinte sociale et politique, et toujours des pensées sur l'humain.
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* DECOR ACTION, depuis 1988