Des ronds de différentes couleurs couvrent les murs du rez-de chaussée de la MAPRA. Plusieurs planches en papier très fin, contenant chacune des ronds de différentes dimensions indexés par des mots à peine visibles, sortes de champs lexicaux que l'auteur dénomme "listes".
Claire Terral propose un travail involontairement pédagogique, où la juxtaposition du plastique et du textuel est aléatoire, car les deux modes d'expression sont presque autonomes. Pas d'illustration du verbal par le visuel, pas de traits de sens communs pour construire un nouveau code communicationnel [1]. On a l'impression d'être devant des plans géographiques condensés de quelques métropoles du langage: "Liste des cinquante petites rivières de France", "Liste des cinquante-deux volcans actifs dans le monde", "Liste de cinquante-quatre livres des nouvelles de Guy de Maupassant"...
A l'étage un travail tout autre frappe la rétine. Nous sortons de l'univers de l'esprit, de l'intelligible pour rentrer dans celui de l'affectif.
Car la peinture de Viviane Sermonat, au delà dela méticulosité du trait, est un foisonnement de petites scènes dramatiques qui "parlent" de l'homme contemporain, plastiquement du Jérôme Bosch revu au goût du jour (Le Jardin des Délices, ci-contre) .
EXPOSITION jusqu'au 30 avril 2010
MAPRA , 9 rue Paul Chenavard 69001 Lyon
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[1] C'est ce que le sémiotique, selon JM Floch, appelle le système semi-symbolique. Exemple: le code des feux de circulation. Les couleurs rouge, orange et vert sont des signifiants visuels ou des formes visuelles auxquels, pour constituer un signe universel compréhensible tel que le comprend le chauffeur devant un sémaphore, on a associé, arbitrairement, des signifiés ou du contenu (ou des significations pour faire simple), notamment /arrêtez-vous!/, /préparez-vous!/ et /passez!/. L'association dont il est question dans le travail de l'artiste ne crée pas de signes, car le signifiant visuel et le signifié textuel existent chacun de leur côté.