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QUESTIONS d'ACTUART

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 09:50
PEtition WWPAS 2011
LES ARTISTES CONTEMPORAINS PLASTICIENS SONT EN DANGER
par Jacky Bourreau
 
La condition économique et sociale des artistes plasticiens en France est dramatique et n’ont même plus accès aux reliefs d’une société sans âme. Sans revenus ni soutien, la plupart d’entre eux sont au plus bas des minimums sociaux et n’en peuvent plus de se faire expulser, de ne plus pouvoir travailler, de vivre le ventre vide.

Aucune structure n’est capable de leur apporter la moindre aide car in-considérés au delà de tout respect. Les artistes subissent à la fois l’exclusion économique, la censure de fait de l’action culturelle, des médias et des politiques. Tous sont sortis de tous les rouages sociaux sans qu’aucune voix ni la moindre main se penche sur leur réalité.

Je me permets de rappeler que l’absurdité de cette situation est cruelle. Paris et les grandes villes de notre pays témoignent et se sont construits de leur présence. Les peintres et les sculpteurs ont offert à nos villes une belle part de leur identité, ont aidé à humaniser leur rayonnement international. Nous ne pouvons que les remercier et leur montrer notre attachement pour ce qu'ils ont donné. Musées et éditeurs, institutions et conservations, écoles, galeries, commerçants, quartiers et noms de rues témoignent et se nourrissent de cet héritage.

Aujourd’hui, tous les fruits économiques liés à notre art sont dans les mains de la spéculation ou de l’organisation sans que le moindre regard soit porté à la création contemporaine. Les grandes sociétés s’organisent en fondation et captent le 3/1000 de leur chiffre d’affaire pour s’aménager une vitrine culturelle qui n’est qu’un outil spéculatif de détournement d’argent social. Les grands musées nationaux se nourrissent des dations et des donations pour déployer une machinerie de spectacle et de merchandising qui n’a comme seule véritable but que de faire de l’argent à leur seul profit. Des armées d’experts, de conservateurs, de décorateurs et autres conseillers hantent les couloirs de la république avec comme seule action de perdurer leur propre activité. Tout ce qui pourrait aider à la création et surtout à ses acteurs est capté, siphonné par une prédation institutionnelle qui ne cherche qu’à être vue sur la page de garde des médias.

Mais comment peut-on imaginer une société sans artistes, seraient-ils plus dangereux que la peste et le choléra réunit ? N’y a-t-il personne pour se lever et aider les artistes à se faire respecter ? Les sources de revenus naturels existent pourtant en dehors du seul commerce.

Le droit de représentation, loi s’il en est, (code de la propriété intellectuelle Chapitre II : Droits patrimoniaux art L 122-2) est bafoué par les sociétés, les galeries, les administrations, collectivités locales et associations opportunistes. Mais oui bien sûr, il est légitime de montrer ses œuvres, d’en obtenir un revenu et de le revendiquer sans faiblesse. Est il anormal pour un musicien, un comédien, un animateur de se faire rémunérer leur prestation.

L’art contemporain est totalement absent des grands médias et pourquoi donc ? Simplement que tout ce joli monde se refuse aux droits d’auteur et préfère s’en tenir aux artistes décédés depuis plus de 70ans. Vive l’art moderne et la liberté d’expression!

Le droit de suite (code de la propriété intellectuelle section 2 Article R122-2) est partiellement appliqué, pris en partie par le ministère de la culture, sous la bronca de marchands qui ne se sont jamais inquiété de la condition de l’artiste. Qu’en pense la caisse des dépôts et consignation qui cumule cet argent frais rarement réclamé par des moribonds.

Et le reste, la foison des sociétés d’auteurs, activistes juridiques et financiers sortis des grandes écoles de commerce, qui s’organisent pour capter la manne collective liées aux droits d’auteurs (copie privée, supports numériques vierges, répartition sur les flux numériques qui ne cessent de se multiplier.

Autant d’acteurs économiques et sociaux qui se fichent totalement de la condition de l’artiste, bien cachés derrière une professionnalité « culturelle » et quelques discours langue de bois. Les artistes n’ont que faire des beaux discours. Ils veulent simplement retrouver la dignité. Ils revendiquent le droit de vivre de leur art par une application systématique et universelle du droit de présentation. La recherche artistique nourrit la force vitale des humanistes et est la clef du respect de l’individu.

Les artistes ne veulent plus être pillés et soumis à l’inculture du seul commerce. Nous comptons sur vous pour diffuser très largement ce texte. Nous vous invitons à signer nombreux cette pétition afin de faire entendre haut et fort la voix des artistes contemporains et de leur amis.
 
 
Mr le président de la république, Mesdames Messieurs les ministres, députés, sénateurs, présidents de régions, responsables des commissions européennes.
Vous devez soutenir sans faille la création contemporaine plasticienne. Nous vous demandons:
1/ l’application totale et sans exception du droit de représentation (code de la propriété intellectuelle Chapitre II : Droits patrimoniaux art L 122-2) pour les artistes plasticiens dans les locaux publics et privés de vos territoires;
2/ L’aménagement de l’article Article 238 bis du code des impôts pour l’exposition et l’achat direct aux artistes contemporains par les personnes physiques.
3/ La mise en place de structures territoriales spécifiques d’aide aux artistes vivants par une participation conséquente de tous les acteurs économiques liés à l’exploitation des œuvres d’art (éditeurs, diffuseurs, fondations, entrées des musées publics st privés, organisateurs de foires, marchands et galeries, salles des ventes etc. …
4 / La construction d’ateliers dans le centre des villes hors marché immobilier;
5 / la mise à disposition de salles d’exposition gratuite du domaine public pour des expositions sans vente.
6/ L’organisation permanente d’expositions d’art contemporain ouverte gratuitement au public dans les espaces administratifs, associatifs et lieux privés financés ou subventionnés par l’argent public.
Mesdames et Messieurs les responsables, une société sans art est une société sans âme Votre détermination à appliquer et soutenir notre demande sera déterminante pour éloigner la création contemporaine des griffes de l’obscurantisme et de ses affidés. Les maîtres d’œuvres du profit immédiat font disparaître toutes formes de création artistique, une voie s’ouvre saisissez là.

Cette pétition est la disposition de tous ceux qui voudront bien se faire connaître auprès de l’administrateur du site
http://www.wwpas.org/petition2011.asp
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commentaires

J
<br /> <br />  Eliza,<br /> <br /> <br />             Merci de votre soutien.<br /> <br /> <br />             Special thanking pour la présentation de votre article!<br /> <br /> <br />             Comme vous le savez, l'art contemporain plasticien<br /> souffre d'abord de sa non visibilité dans le débat de société. Les "initiés" ne trouvent pas les mots simples pour le faire partager à tous, préférant la spécialité et, par facilité, le<br /> commentaire de l'évènement à l'urgence de la liberté d'expression. Ainsi chaque jour, l'élite réduit l'espace et tous les autres se morfondent dans le silence du désespoir faute d’y comprendre<br /> quelque chose. <br /> <br /> <br />             Sortir de l'espace marchand, c'est redonner à la<br /> création un souffle nouveau et assurer aux artistes une alternative.<br /> <br /> <br />             Une rémunération par le droit de représentation<br /> qu’il faudra défendre bec et ongle devant les politiques et les agents économiques.<br /> <br /> <br />             L’émergence de nouvelles expressions, de nouveaux<br /> artistes ou la sophistication des outils et la maitrise des médias ne seront pas l’eureka du succès.<br /> <br /> <br />             L’art n’existe pas sans artistes. L’artiste est<br /> une personne simple qui témoigne du même pas que les personnes simples. En cela l’art appartient à tous et ne peut être récupéré par une soi-disante expertise. C’est faire qu’il faut défendre et<br /> aider pour que notre époque nous ouvre les portes de la liberté.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />             Vous voyez donc que les enjeux sont considérables<br /> à la croisée des chemins d’une société qui, de n’y comprendre rien, ne pourra pas se soustraire à notre détermination de placer la création plasticienne au centre de toutes les questions de<br /> société.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />             En souhaitant que vous partagiez ce fil d’ariane<br /> et que vous nous aiderez à pousser les lignes en ouvrant ce débat si nécessaire, je vous remercie de votre attention.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Jacky<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> ci-dessous deux posts pour ouvrir le débat<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> http://forum.decroissance.info/viewtopic.php?p=57330&sid=cf059d35fb58efdece3457ed2aee0bfa<br /> <br /> <br /> Posté le: 08 Fév 2007 15:48    Sujet du<br /> message: une expression dans ce débat<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci d’accepter de replacer le problème artistique dans le cadre général! <br /> Au delà de l'absurdité politique et économique de la croissance, la réalité des arts plastiques et plus particulièrement de la peinture mérite qu'on si<br /> attarde. <br /> La première des choses est que la couleur comme le sacré ne trouve ni place ni crédit critique dans le débat universitaire et médiatique. <br /> De plus, la liberté d'expression de « notre époque civilisé » ne pouvant, semble t'il, qu'être complice objectif des marchés et des rapports de pouvoir, les peintres et les<br /> artistes subissent une censure de fait par leur exclusion de l'économie. <br /> En aucun cas leur expression est un pilier d’une quelconque sujétion bien au contraire. <br /> Il suffit pour cela jeter un œil sur la réalité artistique contemporaine pour s’en convaincre. Le marché est à la complaisance, l’image et le commentaire sont plus<br /> importants que l’original qui n’a plus lieu d’être. Le répétitif use la même corde que l’apprentissage religieux et sature tout esprit critique pour s’offrir la page de garde des média. La<br /> marchandise n’existe que par sa capacité à faire disparaître l’oeuvre dans les abysses du silence, en cela OK avec la parole de Bertold Brecht " dès que l'oeuvre d'art devient marchandise, on ne<br /> peut plus lui appliquer la notion d'oeuvre d'art ". <br /> Le spécialiste de l’art n’est jamais un artiste, il organise le commentaire, il manipule le regard, il spécule, il coupe et brûle les mains qui font vivent la<br /> couleur. <br /> L’amateur d’art est complice de l’expression humaine, offre une aide silencieuse à la création en dehors des canons et lambris de palais, s’enrichit du<br /> singulier. <br /> L’artiste, je préfère l’appeler être, n’a que faire du commentaire. Son art est de s’exprimer avec sa simple réalité. Il prend le temps de son action en dehors de<br /> l’économie et c’est souvent sa santé qui en pâti. Pauvre parmi les pauvres, cet être absurde pour le spécialiste où l’économiste, est engagé de sa propre vie et de celle de ces compagnons<br /> d’infortune. C’est en cela que nous lui devons le respect et notre protection. Il est notre vigie car c’est souvent lui qui disparaît le premier car comme nous l’a dit H. Miller « l’art, c’est<br /> faire ce que l’on a jamais fait » <br /> Excusez moi, je m’emporte ! <br /> <br /> Pour notre décroissance, je vous confie en partage la nécessité de faire vivre cette volonté de redonner à l’expression artistique singulière de la main la place que nous<br /> lui devons. <br /> <br /> Jacky admin de http://wwpas.org<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Oui, c'est le discours que nous, Actuartlyon, tenons tous les jours, avec une différence considérable: nous pensons que l'avenir de l'art et des artistes ne tiendra pas des pouvoirs<br /> administratifs, de l'institution qui a engendré que des effets nocifs, mais tiendra du grand public. Aujourd'hui un travail colossal et impératif est à mener au niveau de l'anonyme de la rue qui<br /> est sensible d'autant plus qu'on s'intéresse à lui et on lui parle simplement en lui ouvrant les yeux sur la vérité du marché de l'art. L'expérience que nous avons mené au mois de février avec<br /> l'exposition Tabou et Totem confirme nos hypothèses.<br /> <br /> <br /> <br />