La chronique n°4 au vitriol de Nicole Esterolle
Rendez-vous compte : « à ce jour, malgré quelques rares articles de très bonne tenue, mais épars, il n’existe aucune thèse ni aucun autre travail de type universitaire en cours au sujet de l’œuvre de Ben, et la littérature qui s’y rapporte se résume pour l’essentiel aux livres publiés par l’artiste lui- même ainsi qu’aux nombreux catalogues d’exposition édités tout au long de sa carrière. », nous dit le communiqué de presse du MAC Lyon.
Cette carence est absolument scandaleuse, car enfin, est-il ajouté : « Ben est l’un des protagonistes majeurs de l’histoire de l’art des années soixante à nos jours, l’un des rares artistes à revendiquer une posture résolument populaire, à faire du geste scriptural le paradigme majeur lié à l’avènement de la société de consommation ».
Et c’est pour cela que macLYON organise un colloque international le 3 juin à 9 heures, avec Ina Blom, Cyrille Bret, Bertrand Clavez, Anna Dezeuze, Jon Hendricks, Alexandra Munroe, Jean-Marc Poinsot, et en présence de Benjamin Vautier lui-même « qui aura le dernier mot » nous précise-t-on…
Allez-y. C’est gratuit. Vous pourrez y entendre de visu ce que ces éminents spécialistes sont capables de sortir comme doctes âneries quand on les rétribue convenablement pour ça… Et puis votre présence contribuera à justifier le coût auprès du contribuable de cette opération en termes de frais de déplacement, hôtel, restaurant et honoraires pour ces 8 intervenants de haut-niveau.
Il nous est précisé également qu’au cours de ce colloque intergalactique , il s’agira de « mobiliser différentes approches théoriques et méthodologiques (cultural studies, analyse littéraire, études performatives, historiographie et histoire sociale de l’art), ce colloque sera l’occasion de s’interroger non seulement sur la portée et l’ampleur de l’œuvre de Ben, mais également sur ses conditions de réception, ainsi que sur les mécanismes d’abolition des échelles de valeur prévalant dans sa stratégie artistique, et les usages sociaux de l’art qu’ils ont suscités. »
Ainsi, non content d’avoir asphyxié depuis 2 mois les habitants de Lyon avec un plan de com démentiel, avec les affiches du striptease Ben partout , avec les tickets de parking Ben, de métro et d’autobus Ben, avec des centaines d’articles dans les journaux tous aux ordres, et pour parachever la sinistre mascarade, le tout puissant directeur du MAC s’emploie maintenant à faire entrer Ben à l’Université comme sujet de thèse!
Oui, et pourquoi pas sujet de thèse ? Mais pour expliquer sérieusement et analyser sociologiquement
- comment ce « fou du roi », ce « bouffon de l’art » assumé comme tel,
- comment ce support de marketing pour la vente de tout et n’importe quoi,
- comment celui qui ne croit pas à la peinture et l’affirme bien haut,
- comment celui qui depuis 40 ans joue avec l’idée d’art et tourne celui-ci en dérision pour mieux le mettre à disposition de ceux qui ne l’aiment pas non plus, mais l’exploitent sans vergogne (publicitaires, spéculateurs, politiques, institutionnels divers, snobinards, etc.),
- comment celui qui a fait de la contestation d’un système un argument marketing pour ce même système,
- comment celui qui n’est rien d’autre que l’alibi culturel de l’imbécillité du cynisme et de la vulgarité ambiante… est devenu cette sorte de référence centrale dans le domaine de l’art et de la culture française et/ou lyonnaise.
Comment on en est arrivé à abdiquer toute dignité et respect de soi pour rigoler bêtement avec tous les crétins de ce monde en voyant les pitreries pseudo - subversives de ce triste anartiste… je vous joins les photos… du striptease presque intégral de Ben sous les yeux de Gérard Colomb et du directeur du MAC.
Tout comme Louis Pradel est reconnu pour les ravages architecturaux qu’il avait fait subir à la ville de Lyon, Gérard Colomb le sera plus tard pour les ravages culturels qu’il inflige aujourd’hui à sa cité via ses préposés à la culture, et tout ça au nom du rayonnement culturel international bien sûr…
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Nicole Esterolle Chroniqueuse d’art freelance, grosse niqueuse de jeunes artistes émergents sur la scène internationale, flingueuse d’art officiel, tueuse en série de cultureux merdeux, interdite de publication en tous journaux et magazines d’art, recherchée par toutes les gestapo de l’art et de la culture.
P.S. : N’oubliez pas qu’en 3 clics vous pouvez transférer cet article à tous vous amis, qui sont, je pense, des résistants comme vous à la crétinerie artistique dominante… et internationale comme il va de soi.
Ah si!! les détracteurs de Ben étaient venus à son colloque! il leur aurait donné raison! Comme vous le savez, le Musée d'Art Contemporain de Lyon a organisé ce jeudi 3 juin un colloque sur Ben, avec la participation de professionnels du monde de l'art venus de plusieurs coins du monde.
Ben était là, Actuartlyon aussi, curieux d'entendre comment des universitaires talentueux font d'une oeuvre tellement compréhensible et d'un artiste qui joue cartes sur table, un grand discours sur les signes et les choses, sur l'égo, le quotidien, la performance-signature, l'art conceptuel, le Ben populaire, le Ben peintre... lire la suite