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QUESTIONS d'ACTUART

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 11:51

La chronique n° 32 de Nicole Esterolle
Que vous pouvez aussi trouver sur www.schtroumpf-emergent.com

 

Petite info préliminaire

Il est de notoriété publique que la principale vertu du grand stratège artistico-financier Yvon Lambert est de ne rien comprendre ni à la peinture ni à l’art. La preuve : lorsqu’ on lui a présenté Miguel Barcelo, le grand peintre catalan qui est aujourd’hui dans sa collection, il a trouvé que sa peinture était « sale »… Mais il s'est bien vite ravisé un ou deux ans après, quand il a vu que l'artiste catalan mettait le pied chez d'autres gros marchands... Je tenais à vous donner d’emblée cette info et ce paramètre éminemment éclairant pour cette affaire avignonnaise.

La beauté du monde

En Avignon, c’est donc la grosse mutinerie depuis deux mois, à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts, avec des manifestations dans les rues du Festival et des pétitions organisées par les élèves, qui en ont marre de leur Jean-Marc Ferrari de directeur et veulent le passer par dessus bord (voir le commentaire d’Alan Bic ci-après).

Certains pensent que ce serait une perte irréparable, car un directeur qui est capable d’énoncer une phrase de cette trempe-là : « "dans une école d'art, il y a le chaos d'abord, et de là ensuite peut émerger quelque chose qui puisse interroger la beauté du monde", ne peut être complètement mauvais... et d’ailleurs son projet de commissariat pour la prochaine BAC - Lyon intitulé justement « du chaos à la beauté du monde », le plaçait en tête des postulants… sauf que cette révolte d’étudiants risque de tout compromettre.

 

150 millions de dollars 

L’autre personnage - clef de cette rébellion avignonnaise, c’est le galeriste-collectionneur milliardaire Yvon Lambert, qui a fait don à l’Etat de sa collection d’une valeur inestimable, mais estimée par Christie’s à près de 100 millions d’euros, qui a reçu la Légion d’Honneur et la visite du gentil François Hollande pour cela, et qui a fait de la ville d’Avignon son dépositaire et hébergeur permanent en l’Hôtel de Caumont et l’Hôtel de Montfaucon voisin (ex-gendarmerie mais néanmoins superbe édifice historique classé).

La commune vertu entre les artistes de cette collection, c’est qu’ils sont parmi les plus chers du monde. Ce sont dans l’ordre alphabétique : Carlos Amorales, Miquel Barcelò, Jean-Michel Basquiat, Christian Boltanski, Daniel Buren, André Cadere, Vincent Ganivet, Nan Goldin, Douglas Gordon, Jenny Holzer, Roni Horn, Zilvinas Kempinas, Anselm Kiefer, Barbara Kruger, Bertrand Lavier, Claude Lévêque, Allan Mac Collum, Robert Mangold, Brice Marden, Vik Muniz, Diogo Pimentao, Robert Ryman, Richard Serra, Andres Serrano, Niele Toroni, Salla Tÿkka, Cy Twombly, Lawrence Weiner… Il s’agit donc du nec plus ultra du conceptualo – financial – art mondial. Car à part Barcelo, Basquiat, Kiefer et Twombly, dont les œuvres contiennent une substance artistique tangible et durable, tous les autres sont d’une immatérialité artistique qui les classe dans les bulles à haute valeur spéculative, mais à haut risque d’éclatement à court terme. Citons notamment les inénarrables Buren, Lavier, Toroni, qui ne vaudront pas un pet de lapin dès que l’inepte dominant aura implosé. 

 

Un parfum d’ambiance 

Citons aussi le délicieux Claude Lévèque, « ambianceur » de renommée internationale pour FRAC, Musées, Châteaux, Eglises, Cathédrales, Biennales, hangars agricoles, grottes préhistoriques, qui a, dit-on, « puisé ses influences dans les milieux noctambules et festifs parisiens des années 80 », et qui affirme lui-même qu’ « une oeuvre est réussie quand le spectateur ne peut pas la supporter plus de trois secondes »…  

(Signalons ici plutôt qu’ailleurs, que Lambert avait proposé sa collection à la ville de Montpellier, mais qu’il s’est fait éconduire par Georges Frèche, qui avait très vite compris qu’il s’agissait d’un cadeau empoisonné et qui, comme tout le monde le sait, n’aimait pas qu’on le prenne pour une banane). 

 

Une bande de jeunes crapauds de bénitiers 

Et puis il y a enfin le très scato-bigot-bigorneau-Serrano, dont la photo d’un crucifix trempé dans son urine a été violentée par une bande de jeunes crapauds de bénitier cagoulés, intégristes hitlériens du quartier. Lequel attentat, très bien exploité médiatiquement par Mézil, Ferrari et Cie, a multiplié immédiatement par trois la cote de ce « Piss Christ » sur le marché, au point qu’on se demande si les intégristes n’étaient pas manipulés, comme la jeune hystérique qui peu auparavant avait déposé un baiser rouge baveux sur un tableau de Twombly, ce qui avait triplé aussi sa cote et avait provoqué chez l’artiste de 92 ans une érection carabinée. Aussi, l’œuvre profanée, a-t-elle été pieusement conservée et exposée en l’état. Elle a bien entendu attiré des milliers de festivaleux en quête de sensations culturelles fortes. Et toute cette plèbe culturolâtre, venue se prosterner éplorée devant les symboles profanés de l’argent–roi, fait, paraît-il, hurler de rage les mânes de Jean Vilar.

 

Déguerpissez jeunes gens ! 

2-jean-marc-ferrari-.jpgEt c’est là, devant ce Piss Christ défoncé que nous retrouvons notre sus-dit Jean-Marc, chaotique beauté du monde de Directeur, qui y va, devant un public subjugué, de son émouvant couplet sur l’intolérance, l’intégrisme, le nazisme, la bête immonde, etc, pour se faire bien voir de son prestigieux voisin Yvon Lambert. Car il faut savoir que jouxtant l’Hôtel de Caumont, où est hébergée la Collection Lambert, il y a l’Hôtel de Montfaucon, superbe édifice historique classé (ex-gendarmerie au demeurant) qui a hébergé jusqu’à aujourd’hui, l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts dont Jean Marc Ferrari est le Directeur. Ce voisinage ayant été pensé au départ comme pédagogiquement vertueux pour les élèves ainsi placés en proximité irradiante des « grandes œuvres de notre temps ».

 

Une générosité bien partagée 

Et c’est là que l’on trouve une première des multiples raisons de la révolte des élèves, car pour ce qui est de l’« irradiation » bienfaisante dont ils devaient bénéficier, cela consista surtout à les utiliser comme larbins balayeurs et manutentionnaires. La deuxième raison, c’est qu’aujourd’hui, cédant aux exigences de Lambert, la municipalité a décidé de déloger l’école des Beaux Arts pour donner les deux Hôtels contigus à sa « fabuleuse » collection . « La mairie préfère investir massivement de l'argent public pour la Collection d’un milliardaire, plutôt que d'assurer la survie d'une école et montrer aux yeux de tous le mépris des pouvoirs publics pour l'école et ses étudiants », protestent les élèves, qui commencent à comprendre le mécanismes et la logique de fond de cette collusion entre bien public et intérêts privés dont ils font les frais. Ils comprennent comment l’argent et le dispositif publics sont utilisés pour cautionner, valoriser, garantir la cote des artistes et donner valeur patrimoniale à des produits financiers qui n’en ont pour la plupart aucune. Ils découvrent ainsi la vraie nature de l’« art contemporain ». 

Ils comprennent maintenant pourquoi Yvon Lambert est récompensé pour tout l’argent qu’il a gagné et pour son long travail de promotion de l’art américain au détriment de l’art français et européen. Ils comprennent pourquoi on les déloge, pourquoi la ville prend à sa charge tous frais d’entretien, d’assurance, de loyer et de gardiennage, et pourquoi le Département, la Région et l’Etat subventionnent un maximum cette ahurissante opération. Ils ont compris le caractère forcément pervers de l’enseignement qu’on devait leur infliger dans ce contexte de dérogation totale à toutes les règles et valeurs respectées ailleurs...

 

Ras le bol Duchamp 

« Nous considérons notre mouvement comme le point de départ d’une remise en question générale de l’enseignement de l’art en France », disent-ils sur leur site http://www.esa-avignon.fr où l’on peut retrouver l’historique, les raisons et l’actualité de leur lutte au jour le jour. 

Ils y dénoncent :

  • les très nombreux dysfonctionnements de leur école et les abus de pouvoir de son directeur. 
  • l’annulation de l’élection d'un représentant étudiant, le clientélisme, le management par la terreur, le harcèlement moral et physique, le sexisme 
  • les pressions qui s'accentuent, culminant lors d'un dépôt de plainte au commissariat à l'encontre du directeur, notamment pour les faits de harcèlement dénoncés : refus de prendre les plaintes, accusations répétées de « mythomanie », présence de policiers en civil de la DCRI, intervention du commissaire... 
  • les coups tordus portés par ceux qui tiennent à maintenir coute que coute leur rôle de petits chefs et de serviteurs d'un enseignement policier de l'art des élites,  
  • une pégagogie axée moins sur une approche de fond de la création que sur des stratégies à court terme de communication, de marché, de succès, d’expositions. 
  • l’absence totale de formation académique classique au métier, au dessin, à la peinture, aux techniques, pour privilégier de nouvel académisme de la transgression systématique avec l’éternelle référence à Duchamp. 

 

Une action judiciaire 

Les élèves ont pris un avocat qui leur permet de donner à leur lutte une dimension juridique, avec obtention déjà de nombreux témoignages, tel qu’il est possible de le lire dans leur blog au 25.07.12: 

• Un témoignage de mise au placard et de harcèlement moral, exercé sur un ancien professeur poussé au départ par Jean-Marc Ferrari, 

• Un témoignage de harcèlement sexuel, qui montre que les pratiques de harcèlement sexuel exercées par Jean-Marc Ferrari existent depuis de longues années au sein de l'école : durant les années 2000 déjà, certaines étudiantes ont été victimes des pratiques de ce directeur.( Il est vrai que ce type de harcèlement est une pratique pédagogique homologuée dans beaucoup d’écoles d’art comme exercice d’initiation à l’art contemporain et de débridage de l’imaginaire. NDRL) 

• Un témoignage qui évoque un cas de favoritisme; dans ce domaine également, ce témoignage démontre que le tout-puissant directeur Jean-Marc Ferrari pensait déjà dans les années 2000 pouvoir délivrer un diplôme contre l'avis des enseignants, alors qu'une étudiante n'avait pas validé les U.V. (Unités de Valeur) indispensables. 

• Un témoignage qui fait la démonstration du défaut d'organisation de l'école d'art d'Avignon, 

• Un témoignage qui évoque la maltraitance et les humiliations exercées par Jean-Marc Ferrari sur les personnels comme les étudiants-es, 

• Un témoignage qui démontre encore que les productions du management du directeur Jean-Marc Ferrari sur la santé des personnels sont parfaitement connues des services de la Mairie d'Avignon depuis plusieurs années. 

• Un témoignage enfin de harcèlement et de menaces, témoignage qui fera l'objet d'un nouveau dépôt de plainte contre le directeur Jean-Marc Ferrari, dès le début de la semaine prochaine.

 

Une subversion non subventionnée 

Cette révolte d’Avignon apparaît donc comme une brèche historique ouverte dans la gigantesque forteresse de l’« art contemporain » façon Lambert, et de son enseignement. Il est probable qu’elle sera étouffée, que les élèves n’auront jamais leur diplôme, qu’ils seront exclus et en seront pour leurs frais d’avocat. Car ici, il ne s’agit plus, comme à l’habitude, d’une subversion de pure forme, subventionnable et récompensable par les félicitations d’un jury aux ordres. Ici nous ne sommes plus dans l’immatériel, la rhétorique sans objet, le conceptuel duchampien, le mors–moi le nœud intello. Ici, nous sommes dans le dur, dans le réel, la vraie vie, l’authentique prise de conscience, la vraie lutte, la vraie création, et la vraie subversion d’un système parfaitement nécrosé par l’argent et la bureaucratie réunis. 

Alors, allez sur le site de ces jeunes, courageux et vrais résistants que les culturolâtres auront du mal à faire passer pour des ringards réactionnaires et fachos. Lisez ce qu’ils écrivent de leur lutte et ce qu’on en dit dans les journaux locaux (rien bien sûr dans les nationaux) et puis signez la pétition de soutien : http://www.petitionenligne.fr/petition/petition-des-etudiants-de-l-ecole-d-art-d-avignon/2673  

Quant à vous, Messieurs les élus des collectivités avignonnaises : Honte à vous ! L’histoire se souviendra de votre incurie et du préjudice que vous avez causé à l’art et à la culture. 

 

Un premier commentaire : Ferrari et autres domestiques de l’art comptant pour rien
Par Alan Bic 

Dans cette affaire de l’Ecole d’art d’Avignon, c’est toute une ambiance nocive qui remonte à la surface. C’est comme l’extrême fin des années '80 avec leurs excès et leur folie douce fonctionnarisée. Jean Marc Ferrari après avoir été un artiste de fantaisies et avoir ouvert à Montpellier une galerie branchée, fut conseiller artistique en Midi Pyrénées. A cette époque là avec un petit diplôme des beaux-arts on pouvait devenir un décideur de l’art comptant pour rien. Bon nombre d’étudiants en histoire de l’art devinrent des directeurs de centres d’art.  

C’était la période de Jacquot, je veux dire Jack Lang avec toute sa bande de domestiques qui étaient devenus des petits chefs de région, le ministère des Affaires Etrangères n’était pas en reste avec l’Afaa qui dispensait des résidences en pays étrangers à ses petits amis… Quand on parle de racisme on oublie de dire que ce milieu de l’art contemporain était drivé par un grand nombre d’homosexuels qui faisaient la pluie et le beau temps éliminant de ses tablettes les braves hétéros qui s’ingéniaient à continuer la peinture et ne jouaient pas avec les petites astuces qui étaient et est toujours la pâtée des artistes internationaux dont les revues diffusent comme un seul homme, les produits déco du marché ! 

Pour en revenir à Ferrari, il fut, un manipulateur qui se servait des jeunes artistes pour produire beaucoup de projets bidon. Toulouse a poussé un ouf quand il est parti mais ses successeurs furent tout aussi pauvres d’idées. Pour ce qui est de son despotisme à l’Ecole d’Avignon, il faudrait que les étudiants se souviennent qu’il y a eu Mai 68 et qu’il suffit de le mettre dehors de cette école par la force des étudiants eux-mêmes, prenez donc le pouvoir dans votre école, travaillez par vous-mêmes, l’information vous l’avez, ne vous êtes-vous pas rendu compte que tous ces profs ne vous servaient à rien ?! 

Toujours à Toulouse, est née la carrière de Pierre-Jean Galdin, petit jeune boutonneux sorti des beaux arts, bombardé du jour au lendemain, par l’intermédiaire de Ferrari et de quelques socialistes, directeur du centre d’art de Labège. Un lieu où personne ne venait ! Galdin un vrai produit domestique et cirage de pompes à vomir. Lui aussi parti, à Blois chez Jacquot le Craquant…  

Ces deux jeunes types friands de pouvoir on fait beaucoup de mal à Toulouse qui dans les années 80 avait une dynamique formidable initiée par ses artistes, leurs associations et revues. Bien sur, les politiciens ignares de la Région Midi Pyrénées, du département de la Haute Garonne et la Drac (Direction Régionale des Affres Culturelles) suivirent ces deux imbéciles et sortirent les sous ! 

Pour ce qui est d’Yvon Lambert, dont le milieu de l’art connaît son avarice, j'imagine que la totalité de sa collection ne lui a pas couté un sou, car je sais comment il procède avec les artistes! Comme 99% des marchands il lui manque un œil, ce n’est pas le tout de connaître son histoire de l’art. Lambert n’a jamais découvert un artiste, il a suivi toujours la mode. Il passa avec difficulté de l’Art minimal qu’il défendait aux mythologies individuelles et autres figurations du début des 80’s, aujourd’hui, le voila mis sur un piédestal de grand mécène, grand montreur d’art pour les masses… 

Après lecture du comité de soutien à Ferrari, comité de soutien de l’éthique magouille et grenouillage d’un petit milieu qui ne connaît pas la crise, je vois aussi le nom de Jean de Loisy, un peu plus fin que ses deux précédents collègues, celui qui présente bien, à l’aise partout, bsbg comme on les aime en France. Rien à dire sur cet élégant bipède qui lui aussi défend le bifteck et son petit monde de privilégiés.  

On a comme l’impression que cette affaire d’Avignon met le feu aux poudres, que la révolte ne serait tarder, que l’art ornemental qui corne et ment n’est plus qu’une imposture, on sent que les choses pourraient changer. Mais pour que ça change, il faut avoir une grande distanciation et du courage, alors c’est pour quand la révolte d’Avignon ?  

Alan Bic

 

Un deuxième commentaire: Pourquoi le maire d'Avignon devrait être plongé dans une oeuvre de Serrano... 

Hello Nicole

Je viens d'aller faire un tour sur le site de ces étudiants poil-aux-dents, et ce que j'y ai lu est très exactement la même chose que ce qui se passe à l'école de bédé d'Angoulême (l'EESI) depuis quelques lustres, a décidé une bonne fois pour toute qu'il était parfaitement inutile de savoir dessiner et de savoir écrire un scénario pour faire de "l'art séquenciel" (ndt: bande-dessinée) et s'appliquent à le démontrer à longueur d'ouvrages issue de ce qu'il est convenu d'appelé "la nouvelle béday" 

À aucun moment (sur les 2 ou 3 ans de formation) la culture classique (celle qui consiste juste à apprendre à dessiner et à apprendre à écrire) ne sera abordée car leur technique doit désengager l'élève de la convention naturelle des sens pour mettre l'artiste en rupture lui permettant d'explorer le chaos créateur ... (putain: 300 pages sans une seule virgule!!)

Absolument tout ce que tu nous expliques depuis quelques années dans ta chronique a un reflet dans mon milieu, tout à la gloire du Saint Pognon - non plus comme récompense affirmée (un véritable auteur ne crache pas dessus, pas con non plus...) mais comme Alpha et Omega de la non-création, sans importance aucune sur la qualité de la production artistique, où ce qu'il est convenu d'appeler à présent "éditeur" (titre éminement usurpé, l'ancien nom de cette engeance étant "gestionnaire de compte") essaie surtout de ne pas sortir le bouquin qui l'éjectera de son luxueux fauteuil...

C'est affligeant, ce qui se passe en Avignon, et donc ça mérite d'être porté au grand jour. 

Eric P.

 

Courrier reçu à la rédaction Actuartlyon lundi 6 août 2012:

Mesdames et Messieurs les journalistes, 

Nous vous écrivons car ce mercredi 8 août 2012 à 14h, SUD Étudiant 84 est convoqué au tribunal d’Avignon pour avoir osé acheter et utiliser le nom de domaine www.esa-avignon.fr pour un blog d’informations concernant la lutte du collectif d’étudiants de l’ESAA (École Supérieure d’Art d’Avignon). Nous vous convions donc à une conférence de presse à la sortie de l’audience, à 15h, devant le tribunal d’Avignon. 

Après le déni, après le mépris, le directeur Ferrari choisit de traîner les étudiants-es devant les tribunaux pour des motifs fallacieux. 

Le directeur de l'ESAA - École Supérieure d'Art d'Avignon, Jean-Marc Ferrari, a maintenant décidé de traîner SUD Étudiant devant les tribunaux, pour avoir, selon les termes de la plainte, « tenté de créer une confusion dans l’esprit des internautes ». 

Il nous semble pourtant évident que les internautes sont capables de voir la différence entre un blog syndical et le site officiel d’une école. Mais le directeur de l’ESAA veut nous donner tort et montrer qu’il est là pour apporter la lumière à toutes ces pauvres âmes égarées sur internet. 

Pour être plus précis, le site "SUD étudiant École d'Art d'Avignon, Blog des étudiant/e/s de l’École Supérieure d'Art d'Avignon adhérent/e/s ou sympathisant/e/s du syndicat SUD Étudiant", n'a jamais cherché - ni dans son contenu ni dans son apparence - à imiter le site officiel de l'école. Dès la première page, la confusion est strictement impossible. Le choix du nom de domaine a simplement été fait selon des critères de techniques de référencement visant à augmenter la visibilité du site, et par conséquent à plus et mieux faire connaître les revendications d'étudiantEs de l'école d'art d'Avignon, ce qui est évidemment un des objectifs principaux, socialement et légalement défendables, de SUD Étudiant. 

En outre, toujours selon les termes de la plainte, « tous les articles publiés sur ce site ont pour objet exclusif de dénigrer l’École Supérieure d’Art d’Avignon et son Directeur, Monsieur Ferrari ». Il suffit de jeter un œil à notre blog pour se rendre compte que cette affirmation est fausse : nous ne dénigrons pas l’école, seulement un fonctionnement arbitraire et obsolète. Quant à Monsieur le directeur, Jean-Marc Ferrari, nous ne le dénigrons pas: nous l’accusons ouvertement, et pour ce faire, nous avons de solides preuves.

Toute revendication d'un corps social peut être interprétée comme une volonté de nuire à l'institution à laquelle les revendications s'adressent. Mais attaquer juridiquement un mouvement social au seul titre de l'exposition publique de ses revendications en dit long sur l'idéologie portée par le plaignant. 

Le site est composé de textes émanant d'anciens et d'actuels étudiants et personnels de l'école. En exposant publiquement les graves dysfonctionnements de leur école, ils prennent le risque de dévaloriser les diplômes ou l'expérience qu'ils ont acquis ou qu'ils vont acquérir dans cette école. 

S'ils prennent ce risque, c'est bien pour obtenir à terme, l'amélioration du fonctionnement de l'école. L'amélioration de "l'image" ne peut être décemment envisagée qu'après l'amélioration de la réalité. 

Nous ferons le point à l'occasion de cette conférence de presse sur la situation actuelle, nous parlerons de la volonté de la direction de l’école de vouloir étouffer notre colère par des procédures juridiques plus que douteuses.

Nous en profiterons également pour nous féliciter du départ prématuré de Monsieur le Préfet Burdeyron dès la fin du mois d'août, alors que nous avions demandé par une lettre ouverte son départ à l'occasion de la visite du Président de la République en Avignon. Monsieur le Préfet Burdeyron s'était particulièrement illustré dans un étonnant soutien spontané du directeur Ferrari, dans un mépris ouvert de notre mouvement et des quinze étudiants-es évincés-es.

 

A mercredi,

SUD Etudiant ESAA
SUD Etudiant 84
06 19 61 17 45 (Laurent)

 

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